Portraits d'entreprises

Le Riverain : bien plus qu’une salle de quilles

Lorsque Roy Rochette et son associée Céline Malo ont fait l'achat de la Salle de quilles Le Riverain de Sainte-Catherine il y a de cela plus de 30 ans, ils savaient qu’ils se portaient acquéreurs d’une entreprise déficitaire, à qui il faudrait donner beaucoup d'amour. Mais ce dont ils ne se doutaient pas, c’est de tout l’amour qu’ils allaient recevoir en retour. Portrait d’une entreprise de chez nous qui a su durer dans le temps.

Roy Rochette jouait aux quilles chaque dimanche soir au Riverain quand on lui a proposé, en 1991,  de racheter le commerce des mains d’un syndic. Bien qu’il n'en était pas à ses premières armes en affaires, la prise de cette décision lui a demandé une longue période de réflexion. 

« Les pertes de revenus de la salle étaient considérables. Je savais très bien l'investissement que représentait cet achat. Et je ne parle pas ici seulement d'argent, mais surtout de temps et d’ardeur. » Roy Rochette, propriétaire du Salon de quilles Le Riverain

Effectivement, le travail à faire pour ramener le commerce sur ses rails ne reposait pas sur des améliorations à apporter aux installations; la salle, construite en 1987, étant pratiquement neuve au moment de l’achat. Non, la tâche à accomplir reposait essentiellement sur un problème d’achalandage lié à la reconnaissance du lieu… c’est qu'encore trop peu de résidents de Sainte-Catherine sont au fait à l’époque de l'existence de cette salle de quilles, pourtant toute récente. Et le moins que l’on puisse dire, c’est que l'entrepreneur a pris les grands moyens pour la faire connaître!

Se bâtir une notoriété

Comme c’est le cas de tout commerce, la rentabilisation d’une salle de quilles repose sur l'achalandage. À la différence qu’ici, il faut prendre en considération le fait que ces lieux sont largement désertés l’été; que le chiffre d’affaires repose donc sur environ huit mois d’opération et qu'on ne peut générer des profits qu’avec les membres. Il faut donc attirer beaucoup de clients!


« Ça prend du monde dans les allées! On doit remplir la salle avec ce qu’on appelle le jeu libre. C’est tout un défi compte tenu du fait que la plupart des gens jouent aux quilles une fois ou deux par année. » Roy Rochette, propriétaire du Salon de quilles Le Riverain

Afin de faire connaître sa salle des amateurs de bowling, Roy Rochette s’est d’abord offert une campagne publicitaire diffusée lors d’une populaire émission de quilles sur les ondes du réseau TVA et il s’est surtout adjoint les services professionnels de Monsieur André Morissette, qualifié dans ces années-là de « plus grand joueur de petites quilles de tous les temps »! Deux ans plus tard, l’entreprise n’était plus déficitaire. 

Bien plus qu'une salle de quilles

Aujourd’hui, le Riverain, c’est 20 allées de petites quilles, une capacité d'accueil de 120 personnes, une grande salle de réception, des fêtes d'enfants et des campagnes de financement, mais c’est d’abord et avant tout, un lieu de rassemblement, rappelle son propriétaire.

« Chez nous, on tisse des liens. L’aspect social est hyper important. Il s’est passé beaucoup de choses entre ces murs: des histoires d'amour, des naissances, des demandes en mariage… Une salle de quilles, c’est un monde en soi! » Roy Rochette

Un monde que Roy Rochette n’est pas prêt de quitter. Il n’y a pas un matin où il se rend au travail en traînant les pieds. Il est, avec raison, bien fier de ce qui a été accompli au fil du temps au Riverain. Ce qui lui fait le plus plaisir après toutes ces années? La présence des jeunes, enchaîne-t-il! Il cite en exemple Carole, employée depuis au-delà de vingt ans, dont les quatre enfants ont  travaillé à la salle de quilles. 

« J'ai des clients qui viennent ici depuis le tout début. Dans ma ligue par exemple, il y a un  monsieur de 90 ans, Rosaire, à qui j'ai montré à jouer aux quilles il y a 30 ans.»
« Oui, c'est exigeant. Mais ce qu’on en retire, les liens qu’on crée, ça n’a pas de prix. » Roy Rochette