Portraits d'entreprises

Luminaires Grégoire ou l’histoire lumineuse de la famille Grégoire


Entre les murs de l’imposant bâtiment de Luminaires Grégoire à Sainte-Catherine, on fait la rencontre d’une grande famille dont l’expertise demeure inégalée. Portrait d’une entreprise de chez nous, vieille de trois générations, qui a débuté dans un vieil entrepôt de Saint-Isidore.



Un fondateur audacieux et résilient

Raconter l’histoire de cette entreprise, reconnue au Québec comme une référence dans l’industrie de l'éclairage, ne peut se faire sans relater le parcours de son bâtisseur, Paul Grégoire.

Bien qu’il ait passé une grande partie de sa vie à faire naître la lumière, le fondateur de Luminaires Grégoire se destinait ironiquement à éteindre les flammes. Natif de la Gaspésie, Paul déménage à Montréal à l’âge de 21 ans pour apprendre le métier de pompier. Il travaille comme sapeur-pompier dans la métropole pendant quelques années, avant d’être contraint de prendre une pause, en raison d’une blessure. Durant cette période, il s’initie, aux côtés de son frère, à l’art du repoussage de métal, une technique consistant à mouler le métal afin de produire des petites pièces aux détails architecturaux, destinées notamment à la fabrication de luminaires. 





« Il avait toujours été fasciné par le travail de son frère Jacques, repousseur de métal. C’est lui qui a transmis à mon père cette passion. Ils étaient peu nombreux à l’époque à faire ça et aujourd’hui, c’est une discipline qui a presque complètement disparu. »  Johanne Grégoire



Sans mentionner que l'élève avait dépassé le maître, disons que Paul Grégoire est vite devenu une référence dans le domaine, tellement qu’il a fini par s’y consacrer exclusivement. Les commandes du manufacturier Columbia électrique de Saint-Isidore abondent, à un point tel, que Paul et son épouse Linda trouvent plus sage de quitter Pointe-aux-Trembles pour emménager à Saint-Isidore avec la marmaille, se rapprochant ainsi du principal employeur de l'artisan. Et c’est sur ce terrain, entouré de champs de maïs, que l’histoire de Lumières Grégoire débute vraiment. Nous sommes en 1974. 


Derrière la maison familiale se trouve un ancien hangar. C’est dans ce bâtiment que Paul Grégoire exécute les commandes qu’on lui passe. De fil en aiguille, les enfants du couple commencent à s’impliquer dans la petite manufacture; Paul Jr. et Denis, tout comme leur père, apprennent à repousser le métal. Les choses vont bon train… jusqu’à l’arrivée du « Made in China ». La venue sur le marché de ces produits bon marché a un impact immédiat sur les commandes, qui se font de plus en plus rares. Mais Paul Grégoire n'avait pas dit son dernier mot…






« Mon père pouvait se revirer sur un 10 cents! Il s’est dit: "Moi aussi je suis capable de fabriquer des luminaires !"  Et c’est précisément ce qu’il a fait. Ne me demandez pas comment il s’y est pris, mais il a réussi à signer une entente avec la chaîne de restaurants Dixie Lee. »  Johanne Grégoire

Certaines et certains se souviendront des luminaires colorés en forme de flûte qu’on retrouvait au-dessus des tables des restaurants Dixie Lee. Eh bien, ces suspensions ont été conçues et fabriquées par l’artisan Paul Grégoire; il en avait même fait breveter la conception. Et ces fameuses lampes sont devenues populaires. Très populaires même! Ce qui amena l'homme d’affaires à faire face à un autre petit problème: il ne disposait pas de salle d’exposition pour vendre ses produits. Il a donc commencé à arpenter le Québec au volant de son camion pour vendre sa marchandise aux détaillants. Puis, il a construit une annexe à la résidence familiale, afin d’accueillir la clientèle. À cette époque, toute la famille s’investit dans l’affaire, y compris les cinq enfants Grégoire: Luc, Denis, Guy, Paul Jr, et Johanne. Rapidement, le petit local, que tout le monde appelait la shop, est devenu très couru; l'achalandage était tel en fait, que l'espace devait être agrandi d'année en année, jusqu'à ce qu’il n’y ait plus de place pour le faire. C’est ce manque d’espace qui a permis à Paul Grégoire de réaliser le rêve qu’il avait d’ouvrir son commerce sur la route 132. Au début des années 2000, l'entrepreneur appose avec fierté son enseigne au-devant d’un imposant bâtiment sur la route tant convoitée, à Sainte-Catherine.

Trois générations de savoir-faire 

Plus de vingt ans plus tard, le commerce s’y trouve toujours et, malgré quelques rénovations ici et là, sa vocation est restée la même. Au décès de Monsieur Grégoire en 2016, Denis, Paul Jr. et Johanne ont repris le flambeau en devenant copropriétaires de l’entreprise fondée par leur père. Puis, les petits-enfants Jeremy et Gabriel se sont joints à l’aventure

Luminaires Grégoire aujourd’hui, c’est près de 10 000 articles présentés dans une salle d’exposition avoisinant les 13 000 pieds carrés (1 207 mètres carrés), c’est plus de 100 fournisseurs qui permettent à l'entreprise d’offrir une vaste gamme de produits et c'est aussi un service de réparation ou de modification de luminaires sur place. Ce qui les démarque des autres grandes surfaces? D’abord et avant tout leur grande connaissance du produit, leur réputation et, bien entendu, le service au client, placés au centre des priorités de la famille. 

Le temps où le fondateur de Luminaires Grégoire parcourait le Québec en camion pour vendre sa marchandise est un peu loin, mais son cœur, son esprit d'initiative et sa serviabilité sont restés et ses enfants et petits-enfants en sont imprégnés. C’est surtout ça qui fait de Luminaires Grégoire, un commerce d’exception. 

Luminaires Grégoire

4820, Route 132

Sainte-Catherine (Québec)