Portraits d'entreprises

Dianorgues : une femme sans égal dans un magasin sans pareil

D’aussi loin qu’elle se souvienne, c’est-à-dire alors qu’elle avait encore l’âge d’écrire au père Noël, Diane Bibaud a toujours voulu deux choses: posséder un magasin de musique et devenir organiste pour les Canadiens de Montréal. Pendant que certains jugeaient ses rêves irréalistes, elle débarquait dans le bureau de Serge Savard au Forum et inaugurait la boutique Dianorgues La Rock Shoppe. Portrait d’une entreprise de chez nous où la musique est reine. Et sa propriétaire aussi!



Faire arriver les choses

Impossible de raconter l’histoire de ce commerce sans évoquer celle de sa fondatrice. Jeune fille, alors qu’elle est prédestinée à une carrière en médecine, Diane Bibaud prend plutôt le chemin de l’Université McGill où elle reçoit une formation classique en piano. Sa passion pour la musique l’amène ensuite à travailler chez le fabricant d'orgues Hammond, où elle fera la rencontre de son futur mari. Déterminée à avoir son propre magasin, elle donne aussi à la même époque, des leçons privées d'orgue et de piano afin de financer son projet. Pour chaque cours donné, la musicienne met de côté un petit montant.

« Un jour, j’ai eu suffisamment d’argent pour louer un petit local et placer une première commande : 60 pics de guitare et 12 sets de cordes. C’est comme ça que ça a commencé Dianorgues! »  Diane Bibaud, propriétaire

Le 7 janvier 1987, Dianorgues La Rock Shoppe ouvre officiellement ses portes dans un espace d’à peine 600 pieds (55 mètres) carrés. Deux ans plus tard, Diane fait un pied de nez à ceux qui doutaient de la réussite de son entreprise en achetant la bâtisse où se trouve son commerce. La popularité du magasin est telle que le manque d’espace se fait rapidement sentir à nouveau, conduisant Diane à investir dans la construction, en 1992, d’un deuxième étage. Des 600 pieds carrés d’origine, la superficie de Dianorgues se retrouve ainsi multipliée par 10!


En ouvrant sa boutique en 1987, Diane Bibaud donnait vie à son premier souhait. Le second allait prendre forme la même année…

Une visite chez Serge Savard

Musicienne douée, Diane Bibaud aurait très bien pu devenir concertiste, sauf que ce n’est pas du tout dans une salle de concert qu’elle avait envie de jouer, mais au Forum! ll faut savoir que Diane a grandi avec le CH tatoué sur le cœur; chez les Bibaud, le hockey était presque une religion. Enfant, elle rêvait de devenir l’organiste officielle du Canadien. Et en 1986, elle s’est arrangée pour que ça arrive. 

 « Je venais de finir le ménage et j’ai dit à mon mari “Je m'en vais au Forum, rencontrer Serge Savard.” Je pense qu’il ne m’a pas cru, mais je l’ai fait… Deux heures plus tard, je débarquais dans le bureau de Monsieur Savard pour lui offrir mes services! » Diane Bibaud




Elle savait bien que la décision ne relevait pas du directeur général de l’organisation, mais elle a tout de même tenté sa chance. Et ça a marché! Elle reçoit l’appel tant attendu quelques mois plus tard et devient, en 1987, l’organiste officielle du Canadien de Montréal. À ce jour, Diane soulève toujours les foules chaque jour de match à Montréal. 

Dianorgues La Rock Shoppe

Les instruments de musique et les accessoires sont tellement nombreux ici qu'ils entrent « à la palette » dans les entrepôts! Pianos, orgues, guitares, mandolines, ukulélés, basses, batteries, étuis, amplificateurs, etc.  

À la lecture des commentaires sur le Web, on peut lire: « Dans cette boutique, on ne vend pas que des instruments, on vend de la musique. »  Et c’est vrai. Parce que Dianorgues est bien plus qu’un magasin d’instruments de musique, c’est aussi un atelier de réparation, un studio d’enregistrement et des locaux dédiés aux leçons de musique. 

Pas à vendre!

Diane Bibaud a déjà reçu une offre d'achat sérieuse pour son entreprise « C’est hors de question! » dit-elle. L’idée de se départir de son commerce lui fait monter les larmes aux yeux. Ce lieu est sa deuxième maison. Les gens qui y travaillent sont sa famille et les clients qui y entrent, des amis. 

« Je suis incapable de penser que ça va s’arrêter. Si je devais vendre ce magasin un jour, je ne pourrais plus jamais passer devant, j’aurais trop de peine. »  Diane Bibaud